Des ères et des époques racontent mon histoire… Une histoire qui suivit son cours même aux heures où je manquais à l’appel.

Aux premières heures de la création,
Quand le firmament s’ornait de ses étoiles toutes nouvelles,
Et que le sable du désert était comme une page vierge,
Je manquais à l’appel…

Quand le divin explosa dans le cœur de l’homme
Et que la lumière de son âme éclairait ses yeux,
Je manquais à l’appel…

Quand une teinte obscure s’instaura dans mes semblables,
Bousculant rêves et espoirs,
Et que la pénombre de la nuit avança à grandes enjambées,
Dans le sein d’une dame, mes os se formaient.

Quand l’horreur d’une guerre éclata,
Que la peur et la haine de l’autre s’invitèrent,
Sur le front de ma mère perlait de la sueur, 
Et de tout mon souffle, je poussais mes premiers cris.

Le son fin d’une bombe fut la louange qui m’accueillit,
Et dans les douces caresses de la brave femme se ressentait la peur de mourir ;
Les gens s’arrachaient la gorge à mains nues,
Et la machette extirpait les fœtus de leur cachette
Tout était en feu et nos rues puaient la mort.

Quand mes jambes devinrent assez fermes,
Mon bel ange m’apprit à courir de toutes mes forces,
Pour fuir la misère des armes et atteindre des horizons plus lumineux,
Où le soleil brille sans irriter la faucheuse.

Seule beauté restée intacte,
Au seuil de sa vaillante vie,
Elle m’insuffla toute sa force.
Pour honorer la fin de son périple,
Ma sueur rendit hommage à son sang, courant dans l’obscurité,
Espérant rencontrer ces rayons et fouler ces terres de paix tant contées.

Mais quand le soleil se leva dans sa splendeur,
Et que le rossignol entonna son chant comme à l’accoutumée,
Bien longtemps mon souffle avait expiré, et encore une fois,
Je manquais à l’appel…

Anny-Princia

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