Guerrier zoulou

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Derrière nos illustres héros se tiennent bien droits des milliers d’autres, sans noms ni visages… Ce poème est leur célébration longtemps due, un hommage au sang versé qu’on n’a pas su pleurer…

La croix s’élevait telle une bannière,
Me soufflant de faire ma dernière prière.
Mon corps était abattu et souffrant,
Mais mon cœur était aussi ferme
Que le fer battu.
C’était mon dernier voyage,
Mon dernier regard,
Et tu étais ma dernière pensée.

Mon âme s’en irait comme la tienne:
Fière et fatiguée.
Prête pour cette lumière
Qu’on nous a dit radieuse.
Ma mort vaudra plus que ma vie,
Elle renfermera l’espoir de toute une contrée,
Elle sera légende et épopée
Parce que sans réticence aucune,
J’aurais offert ma tête sur un plateau.

Je me tiendrai sur la plante de mes pieds,
Mon sang se versera dans la profondeur
De cette terre couleur âcre…
Que son eau accueille notre sève,
Et que nos fils en boivent.
Qu’ils y goûtent l’ardeur de notre passion
Et l’innocence de notre cause.
Qu’ils en boivent et nous pardonnent.
Que leurs yeux miroitent le ciel,
Et que leurs jambes foulent nos rêves,
Sachant bien que c’est pour Tshaka que la lame a eu raison de nous…

Anny-Princia

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