Un éclair de mon soi

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Je me suis regardée à travers les lunettes de la romance et la vue n’était pas glamour…

Quelques chansons passaient
Les images qu’elles peignaient
Avaient une intersection
À laquelle ma personne
Ne peut point prétendre.
Je ne suis pas celle
Qui maîtrise les règles du jeu,
Les coins de cache-cache,
Les lois du cœur
Et la liberté des sentiments;
Je suis celle
Qui connaît plus les doubles tours
Que la vulnérabilité,
Je ne suis pas
Ces jardins fleuris
Où ils veulent chanter 
Les odes à l’amour,
Je suis ces infinis labyrinthes
Où il y a plus d’obstructions que de débouchés,
Je ne suis pas celle
Qui rêve d’idylles et de parvis
Pour quelques bouts de lyrisme,
Je suis celle
Qui sait manier la poésie
Mais ne sait la recevoir,
Je ne suis pas celle
Qui se voit attribuer des toiles de musée
Et des murs d’exposition,
Je suis celle
Qui peut décoder leurs émotions
Des plus superficielles aux plus enfouies
Aussi longtemps que je ne suis pas destinataire,
Je suis celle
Qui fuit la beauté et la romance
Qui craint les paroles arrosées de miel
Et la douceur d’un regard,
Je ne suis pas celle
Qui sait attirer,
Tirer les ficelles,
Capturer dans ses filets,
Je suis celle
Qui sait étouffer
Couper tout bourgeon d’intérêt
Tenir en laisse les sens
En mode subconscient,
Je ne suis pas celle
Qui envoûte
Qui arrête le temps
Et la planète dans sa course,
Les discussions,
Et les hommes en mouvement,
Qui délie les langues
Et les célibataires en transe,
Je suis 
L’invisible 
Aux allures de marbre
Dont le réalisme frôle le pessimisme;
Je suis la discrète
Aux cadenas fermes
Demandez-moi les couplets en solo
Je connais,
Les balades solitaires
J’assure,
Les isolations monacales
Pro,
Le confort en reclus
Experte.
Des pas se sont approchés,
Une main m’a effleurée et mon être a gelé;
Je ne suis pas celle
Qui parle de papillons et de tourbillons,
Je suis celle
Qui souffre d’inconfort 
En déposant ces vers
Car nous explorons des terres
Jusqu’ici inconnues,
Des contrées retirées
Et il y a bien des bêtes à dompter,
Des monstres à apprivoiser,
Des ponts à construire
Et des royaumes à bâtir.

Kaze

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